samedi 31 décembre 2011

Coeur Glacé







             
             Je vois
                      SUR LA FEUILLE
           ton coeur
                      GLACé



  J'écris à l'envers, je dis à l'endroit
   Je suis découvert, je te montre du doigt
  J'aurais un revers, je te le parie
Je t'envoie ces vers, je prie aussi
que ton coeur ouvert, jeune et maladroit
   écrive à l'envers, je t'aimerais, toi.

         


             et puis
            
je VéRIFIE








LB avec une photographie du pays de glace 





vendredi 30 décembre 2011

EST-CE QU'ELLE Y EST ?


EST-CE QU'ELLE Y EST ?
LA A LIRE LE CIEL.
A CELER LE CRI
A ECRIRE
A RIRE

A RIRE
A ECRIRE
A CELER LE CRI
LA A LIRE LE CIEL
EST-CE QU'ELLE Y EST ?


LB

jeudi 29 décembre 2011

PACTE


Patiente
Petite
Peine
Tapie


Patience, cette petite peine tapie.


LB le 30 décembre 2011

dimanche 25 décembre 2011

A LUI par Air

A Lui

Rue Réa
Île ARA
PRE LIA
API LEU

Par AIR


LB

L'épée


 l'épée

aile liée
rire rare
peau âpre
pire peur

 l'épée

elle épie
elle prie 
elle erre
elle plie

 l'épée

pâle élue
ruée pure
lieu ailé
pire peur


LB



elle pleure



elle relie
  il apure
elle parie
  il pille
elle parle
  il palpe
elle ulule
  il pépie
elle pleur e
           e
           e
           e
         eeeee


LB

Le papier



le papier 
   pelure reliée
   parure parlée
   leurre replié
   pierre épurée
   prière épelée
   pâleur perlée


LB

   
   

parieur, pilleur, parleur

le parieur
   prépara
le périple


le pilleur
   prépara
le repaire


le parleur
   prépara
le laurier


LB

Le lapereau

le peuplier 
   pleurera 


   rappelle 
le lapereau 


   ululerai
   palperai
   parlerai


   rappelle 
le lapereau
   railleur


LB pour ppp

épellerai


épellerai
éraillure
épellerai
éparpille
épellerai
pleurerai
épellerai
parapluie


LB pour ppp

samedi 24 décembre 2011

Ode au givre

Photographie PPP. vue du pays du givre.












il est loin
je viendrai
pourquoi ça
je peux pas
l'embrasser


baiser loup
dévore nous
il croquait
une bouchée
et oubliait


le lit doux
la soie nue
où tu riais
t'endormant
sans tarder


tu regardes
ta solitude
ces vitraux
sculptés de
givre blanc


LB le 24 décembre 2011 

vendredi 23 décembre 2011

Avec les mots (2)


Avec les mots, créer une réciprocité de feux distants.

Avec les mots, faire hésiter le sens.

Avec les mots, jouer de leurs miroitements réciproques.

Avec les mots, la même chose que l'orchestre sauf que silencieusement.

Avec les mots, aimanter d'autres mots. 

Avec les mots, créer des échos d'homophonies. 

Avec les mots, les fictions apparaissent sur fond de Néant.

Avec les mots, écrire noir sur blanc à l'inverse du ciel.






LB le 23 décembre 2011

Ouvrir les mots (1)


Ouvrir le mot comme une grenade, détacher un à un ses grains roses gorgés d'eau sucrée, mâcher jusqu'à ces pierres blanches, cracher en tas.

Ouvrir le mot comme un abricot avant l'été, lui laisser la protection de sa peau, le séparer en deux par la ligne fendue entre les oreillons.

Ouvrir le mot comme une orange, fendre la peau aux alvéoles d'où giclent des jets minuscules, ôter la cotonneuse et séparer chaque tranche.

Ouvrir le mot avec les dents, comme le raisin qui se fend, craque et laisse couler son jus où sont cachés des grains noirs et durs.

Ouvrir le mot comme une pêche, péché de sucre sous la peau de velours, couleurs des chairs à nu, puis arriver aux sillons profonds du noyau.

Ouvrir le mot comme un livre, y lire à livre ouvert les strates du temps.

Ouvrir le mot comme une porte, entrer dans des chambres secrètes ou illuminées de soleil, inattendues ou familières.

Ouvrir le mot comme une cachette, tiroir secret, secrétaire, lettres enfermées dans l'odeur du papier jauni, clefs.


LB 23 décembre 2011

lundi 19 décembre 2011

"Je dis : une fleur..."


Dans fleur, il y a flamme et puis les parfums.

Dans arbre, il y a bois, mais aussi feuille.

Dans feuille, il y a fée et cueille.

Dans dentelle, il y a dent, mais pas morsure.

Dans nuage, il y a nuée mais pas nuance.

Dans fenêtre, l'accent circonflexe dit tout.

Dans l'écrit, il y a crier mais aussi plume.

Dans le soir, il y a noir et aussi la lune.

Dans lune, il pourrait y avoir l'autre et aussi la solitude.

Dans solitude, on voit solitaire et donc fiançailles.

Dans la marche, il y a monter ou seulement le pas.

Dans lire, il y a des liens et parfois la colère.

Dans le vide, il y a les tentacules, des tarentules, et aussi le rien.

Dans l'angoisse, il y a l'agonie et aussi les anges.

Dans terreur, il y a la terre et aussi les peurs.

Dans l'adieu, il y a plus jamais et nevermore.

Dans ciel, il y a le commencement de l'espoir, la supposition de l'amour, elle, si.

Dans promesse, il y a messe donc foi, mais aussi promenade donc balade et baladin.

Dans secret, il y a tout un monde.

Dans anniversaire, il y a adversaire comme s'il s'agissait du temps qui passe.


Dans fado, il y a deux petites notes de musique mais aussi tout Cesaria Evora.

Dans rituel, il y a rites mais aussi meurtre.

Dans givre, il y a ivre plus un grain de folie.

Dans fracas, il y a un bruit assourdissant et aussi un capitaine.

Dans peau, il y a beaucoup de voyelles pour pas grand chose.

Dans Cesaria Evora, il y a dévorer, couper mais aussi aria et donc chanter.

Dans douleur, il y a l'étrange proximité de douceur.

Dans nul, il y aurait le masculin d'une lune inverse.

Dans oubli, il y a où et aboli, et puis un peu plus loin bibelot.

Dans pillage, il y a prendre ou même voler violemment mais aussi sillage.

Dans jaune, il y a jeu mais aussi nain.

Dans ombre, on voit homme surtout en espagnol.

Dans hier, il y a peu d'image, à peine un souffle qui passe.

Dans marine, il y a des bleus, des gris ou des verts, mais à peine le début et la fin de la mer.


Dans flamant, il y a amant et flamme, s'il est rose, imaginez.

Dans aujourd'hui, il y a porte du jour et donc tout ce temps qui nous attend.

Dans demain, ce qu'on voudrait saisir mais dont on ignore encore tout.

Dans leurre, il n'y a pas beaucoup de douceur, mais pas seulement de la douleur.

Dans vague, il y a flou mais aussi quelque chose d'irrépressible.

Dans cinéma, on peut ne voir qu'un délire de muraille.

Dans printemps, il y a temps du renouveau et il y a eu aussi Vaclav Havel.

Dans puits, il y a la certitude d'une vérité cachée, et la sonorité d'un "et encore, après".

Dans admirer, il y a fascination et aussi miroir.

Dans voyager, il y a se déplacer mais aussi voir.

Dans salut, il y a salutation, sauveur et survie.

Dans immémorial, il y a à la fois le risque de l'oubli et toutes nos mémoires.

Dans transparence, il y a verre, eau et voile, mais aussi l'au delà des apparences.

Dans dormir, il y a l'or du sommeil et le miroir des jours.

Dans rire, on entend comme un roulement aigu.

Dans mensonge, il y a songe : voilà qui est le pardon du menteur.

Dans jamais, il y a l'élan du j et la grande ouverture du a que vient barrer soudain le mais.

Dans un tweet, tout est en double : le t, le e et le double v.

Dans un tweet, chaque lettre semble avoir son retweet.

Dans cossard, il y a paresse mais aussi en verlan...

Dans mots, à condition de partir de la fin, le début de stomie qui chirurgicalement veut dire couper ou découper.

Dans secret, il y a tout un monde à créer.

Dans fracas, il y a un bruit assourdissant et aussi bien du tracas.

Dans liberté, il y a libre bien sur, mais aussi liber qui veut dire livre en latin.

samedi 10 décembre 2011

Dormir ne pas.


La nuit est plus noire que l'oubli.
Le cœur est plus rouge que le sang.
La vie est la plus douce ivresse.
Navire en partance.
Autres rives.


Le temps est plus fort que l'attente.
Le chant est plus vrai que l'espoir.
L'amour chante l'envie d'aimer.
L'amour.
L'amour court toujours.


L'océan est entre toi et moi,
plus vaste que l'idée d'ici,
plus proche qu'un au delà,
déchainé, tourmenté.
Là bas.
Aller avaler les vagues.


Les terres ont flambé
comme des soleils lucides.
Incendies bleus.
Torture des brûlures de tes yeux.
Rougis de larmes.
Fermés.
Ne voir jamais.

Dévorer les lèvres,
les doigts,
le froid nous mange toi et moi,
grelotter tout le temps et trembler.
Je te pleure de rage, de haine manque.


La nuit est plus chaude que le sang.
Les larmes nous inondent.
Vacarmes du monde.
Tohubohu.
Toi et moi
rêvons encore
de capturer le sommeil.




LB le 11 décembre 2011

samedi 3 décembre 2011

Anatomie d'un tweet





Il y a loin du tweet à l'oeuvre.

Le tweet est un hors d'oeuvre.

Il y a loin du tweet à l'oeuvre, le tweet n'est qu'un hors d'oeuvre.

Encore faut-il mettre le tweet en oeuvre.

Il y a loin du tweet à l'oeuvre, le tweet n'est qu'un hors d'oeuvre, aussi faut-il mettre le tweet en oeuvre.

Faire oeuvre de tout tweet comme faire feu de tout bois.

Un tweet est-il un pense bête?

Le tweet est-il un lutin, un elfe ou un nain de jardin ?

Le tweet est court par définition.

Traduire tweet par "gazouillis" fait perdre de la brièveté.

Par définition, le tweet ne fait que passer.









Ayant vérifié qu'on peut n'écrire qu'une seule lettre par tweet, il apparait possible, ainsi, de twitter l'alphabet en ordre ou en désordre.

Un tweet ne supporte pas deux espaces consécutives. Limite.

Un tweet peut être lu instantanément d'un bout du monde à l'autre ou rester lettre morte.

Chantier : traduire tweet en toutes langues.

Si l'on y regarde bien, un tweet associe une image, une sorte de nom et un petit texte.

Un tweet pourrait se dire Zwitschern en slovène.

Un tweet est un petit espace clos.

On connait le tweet journalistique, le tweet poétique, le tweet d'humeur, le tweet courrier du coeur, le tweet régi par la contrainte "140".

On voit passer des tweets marrants, des tweets lugubres, des tweets chantant, des tweets de fou, des tweets catastrophés, des tweets idiots.

Dans la nuit, les tweets sont vraiment salés comme des petits canapés d'apéritif.

Le tweet n'est pas forcément un chant d'oiseau.





Enquête et sondage grandeur nature : d'après vous, qu'est objectivement un tweet ?

Enquête et sondage : deuxième item : d'après vous, très sincèrement, subjectivement, pro-fondément, qu'est-ce pour vous, qu'un tweet ?

Commencer à décorer son tweet de Noël.





Un tweet est une main tendue vers toi, ouverte sur le monde et moi-même si différent de toi.

Un tweet est instant de travail d'écriture.

Un tweet est l'unité, le un, la particule élémentaire, l'atome et son noyau, le plus petit commun diviseur, l'objet a, l'instant t, un rien.

Énigme : pourquoi tweet s'écrit avec deux e et twitter avec un i ?

Au pluriel doit-on écrire des tweet ou des tweets ?

Un tweet est un bijou façonné avec soin, aux pans comptés, à la lettre prêt, ou ce truc jeté, pensée hâtive, lancée à peine née hors du nid.

Un tweet est un instantané d'écrit.





Tout est à faire, la théorie du tweet, l'analyse pragmatique du tweet, la dissection du tweet, la chimie du tweet, la psychanalyse du tweet.

Un tweet est un jardin public ouvert jour et nuit.

Un tweet peut-il être un jardin secret ?

Un tweet est une goutte dans l'océan.

Un tweet est un caillou dans le désert.

Un tweet est grain de sable sur la plage.

Un tweet est une goutte d'eau dans l'océan, un caillou dans le désert, un grain de sable sur une plage, une fourmi dans une fourmilière.

Un tweet est-il forcément une pensée hâtive ?



Peut-il exister une tweetomanie ?

Comme tout le monde, un tweet peut mentir ou dire la vérité.

Le tweet : unité de mesure de la Twitterature.

Le tweet : une contrainte de pur hazard.

Le tweet, une bouteille à la mer.

Penser le tweet nous permet-il de penser notre temps ?

Un tweet ne prend pas sens du précédent ou du suivant.

La succession des tweets serait-elle un immense cadavre exquis ?

Quel est le point aveugle du tweet ?

Tout tweet a sa face cachée.

Le mot tweet est fait de trois doublons: regardez, double e, t en double et double v.

Écrire un tweet au père Noël.

Un retweet est-il une simple copie, la diffusion d'une information ou du plagiat ?



Lui envoyer un tweet de rupture.

Un tweet : aboli bibelot d'inanité sonore.

Le mot tweet est joli avec l'accent anglais, mais l'accent français en fait un touitte sans le mouillé du t ni le presque escamotage du w.

Il faudrait faire une analyse phonologique comparée du mot tweet prononcé à la française ou à la québécoise.

Un tweet est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser.

Pourquoi un tweet est-il limité à 140 caractères ? Parce qu'un sms est limité à 160 caractères ? Pourquoi un sms est-il limité à 160 car. ?

Pourquoi les sms ont-ils 160 caractères ? Parce que le type qui les a inventés, s'est aperçu que ses phrases n'étaient jamais plus longues.

Conclusion, l'homme qui a inventé le sms de 160 caractères sur le modèle de ses phrases, n'était pas Marcel Proust.

Sans Marcel Proust, la littérature existe-t-elle ?

Donc, la twittérature peut-elle être littérature ?

Oui, à ceci près que la Twittérature est mathématiquement égale à la Littérature moins Marcel Proust.

Mais, si sans Marcel Proust la Littérature ne peut exister....

Voilà, c'est cela... lui envoyer un tweet de rupture.. peut-être.. demain.





Un tweet est une manière de partage.

Un tweet peut-il produire un effet papillon ?

Un tweet : fleur de fumier ?

Un tweet peut-il être un simple outil pédagogique ?

Un tweet : coucou aux copains au vu et su du monde entier ?

Un tweet posté est-il vraiment lu par le monde entier ?

Il ne faut pas confondre la réalité du tweet et son fantasme.

On ne poste pas vraiment un tweet, c'est seulement une manière de dire.

Un tweet fait lien.

En un tweet, tenter de penser le tweet même.

Un tweet peut ouvrir une petite porte sur tout un monde.





On peut poster un tweet à toute heure du jour et de la nuit, quelqu'un le lira bien à un endroit du monde ou à un autre.

Si on y pense bien, l'heure de l'envoi d'un seul et même tweet couvre les 24 heures.

Un tweet n'a pas grand chose à faire des fuseaux horaires.

Un tweet envoyé à 4h46 de Paris arrive à la seconde même à 22h46 à Québec.

Un tweet peut faire le tour du monde en beaucoup moins que 80 jours.

Le tweet est à lui tout seul un phénomène de société.

Un tweet peut-il être un instrument de propagande ?

Grâce à un tweet, faire savoir que vous ne dormez pas à une heure avancée de la nuit.





Un tweet : prêcher dans le désert.

Doit-on fêter le millième tweet ou le mille et unième, avouez que cela change tout. Cela oblige à choisir entre Millénarisme et Sheherazade.

Dans un tweet, tout fait sens, même le non sens.

Il y a le tweet intello, le tweet métallo, le tweet mécano, le tweet apéro, le tweet oratorio, le tweet thalasso, le tweet ado, le tweet ...

... le tweet bobo.

Il y a les tweets dont le compte est bon et les autres.

Quels sont les symptômes de la tweetomanie ?

La tweetomanie est-elle un symptôme et de quoi ?

Existe-t-il des tweetophobes ?

Quel lien entretient un tweet et un stroumpf ?

Quel lien entre un tweet et un poème ?

Quel lien entre un tweet et la une d'un quotidien ?

Quel lien entre un tweet et un journal intime?

Le tweet est-il un phénomène de société ?

Un tweet peut faire mal, il peut aussi faire du bien, il peut être au delà du bien et du mal.

Si l'on y regarde bien, un tweet occupe l'espace d'un petit rectangle contenant au plus (et en général) trois lignes et demi de texte.

On rencontre même le tweet coquin.

Peut-on parler du style d'un auteur de tweet ?

Peut-on parler d'auteur à propos du tweet ?

Un tweet : rouage dans notre Metropolis.

Un tweet est dérisoire.

Beaucoup préfèrent utiliser le tweet sans y penser.





Faire du tweet un mot total.





Chaque tweet participe d'un immense cadavre exquis. Mais de qui ?

Le mot tweet est fait de trois doublons: regardez, double e, t en double et double v. Ainsi, le mot même est composé de trois copiés-collés.

Le mot tweet est fait de trois doublons: regardez, double e, t en double et double v. Ainsi le mot même est fait de trois retweets internes.

Le mot tweet est joli avec l'accent anglais, mais l'accent français en fait un touitte sans le mouillé du t ni le presque escamotage du w.

Un tweet peut être un SOS.

Comme nous tous, le tweet confond la réalité et la fiction.

Les tweets assemblés par nom de leurs auteurs sont-ils une sorte de journal intime ?

Le tweet vient-il, par son existence même, confirmer le pouvoir absolu de l'imagination ?

Le tweet montrerait-il que la frontière entre la réalité et la fiction redevient de plus en plus poreuse, fragile, évanescente, fluctuante ?

Un tweet ne fait que réinventer ce qui existait déjà, par exemple l'enjambement (comme autrefois) des poèmes à syllabes comptées.

Quel titre trouver à cette somme de tweets sur le tweet et contenant le mot tweet ?





Ecrire un tweet comme on se parlerait à soi-même ?





Le risque n'est-il pas d'écrire un tweet comme on se parlerait à soi-même ?

Le risque n'est-il pas d'écrire un tweet comme on se parlerait à soi-même et voir soudain que d'autres l'ont lu, le faisant leur ?

Quelques tweets peuvent créer au fil du fil une sorte d'attachement, une forme d'amour, ou l'élan de cet amour remisé, entassé, laissé, chu.

Un premier tweet peut être le brouillon d'un prochain ou d'un autre encore plus loin. Ainsi l'écriture avance sous vos yeux pas à pas.

Un tweet peut être écrit par un auteur en pleine lumière ou caché sous son masque. Feux de la rampe ou mascarade.

Un tweet peut décrire le silence du gouffre, le sol qui se dérobe, la voix qui incendie la douleur, il suffit que l'auteur nous en chante.





Un tweet pose la question du support et la résout.





Un tweet peut être une partie infime d'un immense projet d'écriture même s'il se suffit à lui-même.

Si on y regarde bien, il y a des points communs entre l'écriture de tweets et la théorie du chaos.

Un tweet, même s'il se suffit à lui-même, peut être une partie infime d'un immense projet d'écriture.

Si petit soit-il, un tweet peut être bien ou mal écrit.

La question est tout de même la suivante : quand peut-on dire qu'un tweet est bien écrit ? Et, surtout, qui aurait l'autorité pour le dire ?

Peut-on déjà dire : il est passé Maître dans l'écriture de tweets ?




Le tweet uniformiserait-il l'écriture ?

Dirait-on comme pour la photographie : le tweet d'auteur et le tweet vernaculaire ?

Les tweets font-ils de la littérature un immense cadavre exquis ? Les tweets sont-ils le cadavre exquis de la Littérature ?

Un tweet pose la question du support et la résout. Il est possible d'écrire sur n'importe quel support.

Le tweet n'est pas la mort de la Littérature, peut-être même au contraire, mais l'avenir nous le dira.

Ecrire des tweets révèle une petite tendance à la mégalomanie.

Si on y pense bien, quand on écrit un tweet, on imagine s'adresser au monde entier.





Si on calcule très bien, le nombre de retweets peut croitre de manière exponentielle, comme les grains de blés sur l'échiquier d'un khalife.

Je vous le dis, tout oulipien appelle la contrainte technique des tweets ou contrainte 140, une contrainte molle, et la trouve insuffisante.

Pour tout dire, la contrainte technique des tweets est très éloignée de l'oulipienne, inspirée des possibilités infinies des mathématiques.

Pour obtenir une contrainte dure et des tweets dignes de respect, il faut adjoindre une deuxième contrainte, qui vient soutenir la première.

Il y a loin du tweet à l'oeuvre.




Lirina Bloom le 4 décembre 2011