samedi 8 octobre 2011

Poème pour Pleurer la Terrre




Le monde est un théâtre
son parterre un fleuve de sang

Après la mort de Dieu 
nous tentons encore d'aller jusque là haut

très haut
comme ces enfants qui
bâtissent des tours avec des cubes
jusqu'à leur chute

Nous inventons des architectures nouvelles
des matériaux inédits
mais l'idée est la même
nous n'innovons en rien

Sauf pour les fumées
Les fumées
Elles jaunissent nos horizons

Pour les fumées nous inventons
Nous sommes à vrai dire
Des champions
Des champions de l'innovation

Parfois
Nous cherchons encore dans les livres
Les traces des beautés d’autrefois
Les claires rivières
Les océans peuplés de poissons inconnus
Les clairières
L’air transparent

Nous ne pourrions plus être romantiques
Même si nous le voulions
Nous le savons

Nous tuons la nature et nous continuons
Chacun sa goutte d’eau
Chacun son petit pas
Chacun sa part

Nos petits enfants barboteront dans les résidus chimiques
Respireront les fumées brunes

Ce ne sont pas des moisissures
Elles, étaient encore la vie
Ce sont des choses éternelles
Des choses, à notre échelle, éternelles
Des choses éternelles à l’échelle de nos vies

Déjà nous savons que nous ne pourrons pas nous en débarrasser facilement
Ni même difficilement

Nous ne pourrons pas nous en débarrasser du tout



Jusque là, le monde était un théâtre
Son parterre un fleuve de sang
Mais, le ciel aujourd’hui
Est noir des fumées brunes.


C’est beau.

Nous inventons une autre beauté
La beauté de l’enfer
La beauté de la perte de la beauté

La beauté à l’envers

Maintenant

Les fleuves seraient jaunis et le ciel rouge sang.


octobre 2011 LB

vendredi 7 octobre 2011

Poème pour se noyer




Une fatigue comme une pierre 
Attachée au cou des noyées
Une fatigue de gisant
Recueilli mains croisées
Une fatigue ensommeillée
Alourdit les paupières
Me tue

Les souvenirs épars
Arrivent à mes oreilles
Échappant à l'oubli
Qui serait
salutaire 

L'ennui avec la solitude
Rien de plus
Rien de moins
La solitude avec l'ennui


L'ennui comme une pierre
Attaché au cou des noyées


LB. Huit janvier 2011


mardi 4 octobre 2011

Au lit au temps du Minitel


Ile
Et
Lien
Il me tient

Tien
Mien
Le même lien

Elle lit.
Lit-il ?

Il lit.
Lit-elle ?

Tel
Lien
Mentit-il ?

Dial au temps du Minitel








net

Le lit me tente


Limite

Même le lit ?
L’entété !!!!


Intime

Il et elle
Même lit miel.











dimanche 2 octobre 2011

Poème à lire de manière aléatoire, pendant des heures ou mantra de l'amour perdu








T'aime pas
T'aime plus 
T'aime encore 
Ton coeur ton corps 


T'aimerai toujours 
Un peu 
A la folie 
Pas du tout 


T'es ma
T'es plus ma
T'es sa
T'es parti ?


Pour toujours
Pour un jour
Tu reviens
Dis


Dis moi 
Dis le moi 
Redis moi 
Redis le moi 


Ta vie là 
Ta vie là bas 
Moi seule ici 
Moi je meurs 


Mais non 
Tu meurs pas 
Tu te délites 
Tu t'effrites 



Te réfugies 
Tu t'enfuis 
Ailleurs 
D'autres ciels 


Désir tu dis 
Désir ailleurs 
D'autres coeurs 
D'autres corps 


T'es là 
T'es plus là 
Tu vas tu viens 
Tu t'échappes




LB octobre 2011