mardi 23 août 2016

Jaime Jorissao. 3



Il mesurait sa vie à l'aune de sa mort
Son cœur était plus froid que le marbre des tombes 

Mes larmes y sombraient et mes vains désespoirs 
Ne pouvaient adorer plus rien que le silence 

À chaque mot d'amour il détournait la tête 
Et semblait désolé de tant d'impuissance 

Il est des morts vivants bien plus morts que les morts 
Leurs yeux n'ont plus l'éclat par où se sait l'amour 

Ils vont de corps en corps mais rien ne les emplit
Errant de cœur en cœur cherchant ce qui n'est plus


Jaime Jorissao
Traduit du portugais par Lirina Bloom


samedi 13 août 2016

Jaime Jorissao. 2


L'amour ne serait rien qu'un murmure étonné
Trêve dans le désert, un appel sans écho 

Elles autour de lui voletaient sans repos
Telles des papillons et s'y brûlaient les ailes 

Il avait ce sourire, ce charme désuet 
Manières d’autres temps, fine galanterie 

C'était ce seul filet où elles voulaient tomber 
Bientôt prises en la nasse bleue de sa prison 

Bientôt elles pleureraient délicieusement
Pour se désaltérer, il boirait quelques larmes. 



Jaime Jorissao
Traduit du portugais par Lirina Bloom

jeudi 9 juin 2016

Jaime Jorissao. 1



Tu entrais dans la nuit toujours à reculons
Tes mots accompagnant un tremblement des lèvres

Les fleurs de tes jardins pleuraient sous mes caresses
Les amours en allées les rires ensevelis

Tu avais la douceur des jours qui ont sombré
Comme font les navires et les soleils brûlants 

Puis ton cœur s'enfuyait pour que nul ne le prenne
Ton cœur parti là bas où le corps ne peut être 

Et tes mains embaumaient les matins délicieux 
Quand dans tes yeux mouillés je voyais des chimères 


Jaime Jorissao
Traduit du portugais par Lirina Bloom