lundi 11 mai 2015

Neuvième méditation sur le Livre. 85 à 126

Le livre a quelque chose du bijou, sauf qu'il ne se porte ni en pendentif ni en sautoir.
Les livres bercent les insomnies, sauf qu'il leur arrive de les provoquer.
Le livre est parfois un pensum, sauf que justement dans ce cas, il ne suscite pas beaucoup la pensée.
Le livre aide à s'endormir, sauf que parfois rien n'y fait.
Les livres doivent d'une manière ou d'une autre être classés sauf que justement c'est la quadrature du cercle.
Pour retrouver un livre important, il vaut mieux qu'il reste à sa place, sauf que ces livres sont faits pour être sans cesse déplacés.
Des livres sont censés apporter aux humains des paroles inspirées sauf qu'on tue, on a tué et on tuera encore en leur nom.
On peut s'enfermer dans les livres, sauf que les livres sont la porte du passé, du présent et même parfois de l'avenir.
Les technologies numériques favorisent la diffusion des livres de papier sauf qu'elles aident à ne plus lire un livre de bout en bout.

Question numéro 1: est-il nécessaire de défendre le livre numérique ? Et contre qui ? Contre quoi ? Alors que tout y concoure.
Question numéro 2 : le livre numérique peut-il se transformer subitement en l'absence du logiciel adéquat en signes numériques justement ?
Question numéro 3 : faut-il avoir peur de la disparition instantanée de milliers de livres de lumière entreposés dans une liseuse ?
Question numéro 4 : avons-nous bien raison de faire dépendre le livre d'une source d'énergie aussi fragile que le courant électrique ?


Quel est le comble du livre ? C'est d'être mis en ligne !



Lirina Bloom
à partir des fragments publiés et lus via Twitter.

mai 2015. ©

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