Le livre est-il un assemblage de feuilles en nombre plus ou
moins élevé, portant des signes destinés à être lus ?
Le livre est-il un ouvrage écrit (le plus souvent d'un seul
côté) sur un support varié et se présentant sous forme de rouleau ?
Ici, sur le Fil, écrivons-nous sur des supports variés se
présentant sous forme de pages et fonctionnant comme des rouleaux ?
Ici, sur le Fil, nous ne pouvons pas écrire vraiment des
deux côtés d'une page mais seulement faire semblant.
Alors ? Singer le livre ?
Ici, sur le Fil, faudrait-il définir le livre comme
contenant au plus un nombre défini - mais par qui - de pages, de caractères ou
de mots ?
Ici, sur le Fil, faut-il définir le livre comme capable de
se mettre à lui-même un point final ?
Ici, sur le Fil, doit on ressusciter la limite illusoire du
nombre ou écrire à l’infini malgré la finitude.
Le livre peut être mis au pilon, à l'index, brûlé en autodafé,
interdit, censuré, relégué, enseveli, dispersé ou dévoré par les rats.
Le livre peut être conservé, entreposé, classé, répertorié,
inventorié, préservé de l'eau, du feu et des insectes, étudié, recopié, réédité.
Les livres en lettres de lumière peuvent être publiés et détruits
en un seul clic. C'est rapide. Mais, ils ont pu être dupliqués aussi vite.
Les livres en lettres de lumière s'apparentent à des virus
d'ordinateur, ils se répandent, si l'on veut, en un clin d'oeil.
Les livres en lettres de lumière sont écrits comme sur un
immense photocopieur, ils rêvent infiniment d'être infiniment photocopiés.
Les livres en lettres de lumière et octets attendent les
imprimeurs de lumière et octets qui leur donnera leurs lettres de noblesse.
à partir des fragments publiés et lus via Twitter.