samedi 24 septembre 2011

Poème pour vivre et puis mourir.





Horizon or étoiles
Ras du sol
En les parterres de fleurs
Jaunes

Les blés ébouriffés
De vent
Aussi
Portent les regards
Au loin des horizons

Pensée qui s'évade
Du vide
D'un cœur blessé

Ligne de fleurs
Rouges
Coupant le vaste
Monde de la tranquillité

Et l'arbre.

Les pentacles roses et blancs
corolles
Liserons de mes désirs
Amers

Ont avalé les morts
Avec leur chair
la cendre de leurs os

Les temps sont durs
Entre destruction et beauté

Le ciel là haut
Calme indifférent
Comme un été
Comme ici les fleurs

Ancolies myosotis et genêts
Lauriers roses

Et dans l'air
Les magnolias 




LB le 24 septembre 2011



lundi 5 septembre 2011

Poème pour rester


Le huit octobre deux mille dix

Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur 
du gouvernement français dit
pour justifier l’expulsion des Roms 
« La France n’est pas un terrain vague »




La France n'est pas un terrain vague
C'est un terrain précis
Un terrain pour bâtir
Un terrain pour construire
En dur

La France n'est pas un terrain vague
Et gare à qui divague 
Il ne s'agit pas d'être
vaguement français 


Faut pas faire de vagues
Faut surfer sur la vague 

Et pas de vague à l'âme

La Lame tranchera
Le Tranchant de la lame
Ah la la
ROM romanichels gitans 
La France, messieurs, n’est pas un terrain vague.

Vagues scélérates 

Attention, on annonce une

Nouvelle vague
De sang.

LB

dimanche 4 septembre 2011

Poème à dire en partant





















Je jette les boutons de roses fanées
couleurs de poussière
et de terres brûlées


Je jette la mort
et la brûlure des
paupières closes

le feu des solitudes
le feu au coeur des
solitudes amères
les pleurs qui n'en
sont plus

Les vieilles hésitations
de la main

Les tremblements

Je jette les insomnies
et les regrets

Les actes
qui n'auraient pas
dû être

Les paroles non dites
et les cieux délaissés

Je jette la tristesse
et l'amour - son parent le plus proche

Je jette les liens brisés
et les colères

Je jette les mascarades
les projets avortés
ceux remis à plus tard
toujours plus tard
encore
Je les jette aussi

Je jette les moisissures
sur les robes aimées
les fuites éperdues
les élans inutiles

L'encrier du malheur

Je jette 
les poèmes oubliés

la rouille des secrets

(Je jette les regrets)

Je jette les feuilles imprimées
des massacres du monde
l'impossibilité d'arrêter 
les massacres
et nos peines

Je jette l'incandescence 
des joies illusoires

Je jette ces petits pas
sur un chemin d'espoir

Je jette la vie
aux loups
qui la dévorent

Je jette l'idée d'une 
maternité douce

Je jette l'attente

Je jette les reproches

Je jette les reproches tus
et les reproches dits

Je jette l'oubli de nos fraternités
Je jette aussi les soeurs en rivalité

Je jette jusqu'à la trace
de ces admirations vaines

Je jette le meurtre

Je jette la réalité des choses
même les restes de tendresse cachées

Je jette jusqu'à l'indifférence
d'aimer

Je jette la chûte
et la redemption

Je jette la vénération absolue
de l'homme idéal

Je jette l'homme idéal

Je jette l'Idée

Je jette les bateaux en partance
paquebots, bâtiments blancs
et leur sillage dans l'eau
grise

Je jette les ailleurs de l'exil
les ailleurs de l'espoir
des lendemains qui chantent

Les ailleurs désirés
et les ailleurs haïs

Je jette aussi les lieux
d'ici
des mêmes exils
et des mêmes desespoirs

Je jette infiniment les roses

fanées.

LB le 4 septembre 2011